L'industrie de la mode & la pollution de l'eau : nos vêtements, ces pollueurs

L'industrie de la mode & la pollution de l'eau : nos vêtements, ces pollueurs


Comme nous, vous avez sûrement tous déjà entendu que, pour préserver la planète, il fallait limiter au max le temps passé sous la douche, arrêter le robinet lorsque vous vous savonnez les mains et dire adieu aux bains. Mais vous êtes sûrement moins nombreux à avoir reçu ce conseil : essayez de limiter votre consommation de vêtements. Pourtant, la fabrication de votre t-shirt préféré nécessite l’équivalent de 70 douches et celles de votre nouveau jean près de 285. Dans cet article, on vous explique donc pourquoi réduire votre consommation de vêtements et acheter des habits plus éco-responsables sont des actions hyper efficaces pour réduire votre impact sur le gaspillage et la pollution de l’eau. C’est parti ! 😎

D’où vient le problème ?

Faire attention à nos ressources en eau est un élément essentiel pour la préservation de l’environnement, et plus encore dans les régions à faible disponibilité. Deux facteurs peuvent appauvrir ces ressources en eau :

  • la consommation d’eau.
  • la pollution de l’eau.

Or, l’industrie textile accroît à la fois la consommation et la pollution de l’eau. Ainsi, selon la Ellen MacArthur Foundation, 4% de l’eau potable disponible dans le monde est utilisée pour produire des vêtements. Concernant la pollution de l’eau, selon la Banque Mondiale, 17 à 20% de la pollution de l’eau mondiale serait causée par cette industrie.

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Comment expliquer une telle pollution de l’eau ?

  • Le coton

Et oui, difficile à croire que votre t-shirt vert en coton que vous croyiez pourtant éco-responsable soit à l’origine d’une telle consommation et pollution de l’eau ! Pourtant, la culture du coton consomme 25% des pesticides et 10% des engrais produits dans le monde ce qui accroît l’eutrophisation de l’eau. L’eutrophisation de l’eau est un déséquilibre qui provoque une croissance excessive des plantes et algues mettant en danger l’écosystème aquatique existant.

  • Les matières synthétiques

A l’origine de la pollution de l’eau on trouve aussi les matières synthétiques, telles que celles qui composent votre pantalon en élasthanne hyper confortable ou encore votre pull moulant en acrylique. En effet, pour produire ces matières, l’extraction de pétrole en milieu marin est nécessaire mais pollue l’eau. Aussi, le lavage de nos vêtements synthétiques en machine à laver relâche 500 000 tonnes de microparticules de plastique chaque année dans l’océan, ce qui correspond à 50 milliards de bouteilles de plastique.

  • Les procédés de fabrication

Au-delà des matières, ce sont aussi les procédés qui permettent la production des vêtements qui sont responsables d’une telle pollution. Par exemple, la filature, qui permet de transformer la matière en fil, nécessite l’utilisation d’agents chimiques lubrifiants très polluants pour préparer les fibres. Lors du tissage également, la graisse utilisée pour rendre les fils plus résistants est très polluante, une fois rejetée dans l’eau lors du lavage. Enfin, pour donner à votre t-shirt jaune éclatant, le tissu est d’abord blanchi, souvent à la javel ce qui rejette du chlore dans l’eau.

Que dit la loi ?

A l’échelle européenne, le règlement REACH de 2007 a pour but de sécuriser la fabrication et l’utilisation de substances chimiques dans l’industrie. Depuis, plus de 20 000 substances chimiques ont été recensées et leurs risques établis. Aux Etats Unis également, la loi fédérale intitulée Clean Water Act traite aussi de la pollution de l’eau.

De leur côté, les marques peuvent difficilement influer sur les pratiques des fournisseurs. Cependant, elles peuvent choisir des fournisseurs aux pratiques davantage éco-responsables.

Mais, existe-t-il des pratiques plus éco-responsables ?

De nouvelles techniques permettent de limiter la consommation et la pollution de l’eau. Ainsi, le délavage à l’ozone se présente comme une alternative éco responsable au sablage. Le sablage consiste à retirer la pigmentation indigo du tissu denim en propulsant à forte pression un jet de sable. En remplaçant l’eau de ce sablage par l’ozone, on réduit de 50% la quantité d’eau nécessaire au délavage. De même, la teinture au CO2 permet de teindre du polyester sans eau, additifs, ni séchage.

Et moi, qu’est-ce que je peux faire ?

Voici pleins de tips pour réduire votre consommation d’eau, (autre que de prendre des douches courtes) 😉 :

  • Acheter de la seconde main.
  • Prendre soin de ses vêtements pour les faire durer le plus longtemps possible, et donc en racheter moins souvent.
  • Choisir des fibres dont la culture est moins gourmande en eau et en pesticide comme le lin ou le chanvre.

Et voilà nos petits conseils pour limiter la pollution de l’eau à votre échelle :

  • Laver ses vêtements le moins possible et utiliser le filet guppy friend pour limiter le relâchement de microplastiques lors des lavages.
  • Opter pour des matières naturelles, biologiques et/ou recyclées.
  • Se tourner vers des produits certifiés (GOTS, Ecocert textile, Bluesign, Demeter, Oeko-tex standard 100)

Toutes ces astuces peuvent déjà laaargement contribuer à réduire votre consommation d’eau !

Et si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à télécharger l’application Clear Fashion et à vous rendre dans la rubrique “environnement” puis la sous-rubrique “eau”. On y analyse la gestion de l’eau des marques.

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