Ouïghours : notre avis sur les déclarations des marques

Ouïghours : notre avis sur les déclarations des marques


Hello !

Il y a un an, 82 multinationales, dont 38 enseignes textiles, étaient accusées de participer à l’exploitation des Ouïghours, par un rapport de l’Institut australien de stratégie politique (ASPI). Ce rapport a provoqué une onde de choc dans le monde, la presse internationale s’est emparée du sujet et les marques accusées ont multiplié les annonces. Mais un an plus tard, où en sont les engagements pris par ces marques ?

Pour le savoir, voici un bilan des déclarations faites par les marques, et ce qu’on en pense réellement chez Clear Fashion.

📣 Plus de la moitié des marques citées ont répondu aux accusations de l’ASPI

Abercrombie & Fitch, Adidas, Amazon, Badger Sport, C&A , Calvin Klein, Cotton On, Esprit, H&M, Lacoste, Nike, Patagonia, Carter’s, Polo Ralph Lauren, Target Australia, Tommy Hilfiger, Uniqlo, Victoria’s Secret, Woolworths, Zara : ces marques ont pris la parole suite au rapport de l’ONG australienne.

👊 Certaines se sont engagées

Leurs engagements : Des marques ont arrêté leurs activités commerciales avec les fournisseurs de la région de Xinjiang, où sont retenus les Ouïghours, et d’autres ont affirmé vouloir cesser ces activités au plus vite. Certaines de ces marques ont aussi affirmé vouloir renforcer la traçabilité lors de la production, afin d’éviter un nouveau scandale.

Notre avis : Cartographier les fournisseurs et sous-traitants, identifier les risques et stopper les activités commerciales avec les usines implantées dans la région sont des actions ponctuelles efficaces. En revanche, il est essentiel que ces marques renforcent la traçabilité le long de leur filière et augmentent le nombre d’audits externes de manière continue. Accompagner et réaliser un suivi régulier concernant les pratiques des fournisseurs sur le terrain est une nécessité.

D’autres ne reconnaissent pas leur implication dans les faits

Concernant les autres marques ayant pris la parole, nombreuses sont celles qui ne reconnaissent pas leur implication dans les faits.

Leurs arguments : Certaines d’entre elles nient avoir des relations commerciales directes avec les fournisseurs impliqués ou déclarent ne pas avoir d’information concernant les sous-traitants de leurs fournisseurs. Par ailleurs, parmi les marques impliquées, certaines affirment avoir prévenu ces risques en faisant signer des chartes de bonne conduite interdisant le travail forcé sur leur chaîne de production, avant le scandale.

Notre avis : Ces arguments replacent au centre du débat la question de la responsabilité des entreprises sur la méconnaissance de leur filière et de l’absence de sanction qui en découle. Ce discours est possible car les marques ne sont pas tenues légalement des mauvaises pratiques de leurs fournisseurs. Cette absence de sanction permet donc aux marques de fermer les yeux sur certaines pratiques, et nous interroge sur l’efficacité de des chartes et codes de bonne conduite rédigés en interne.

Rappelons que l’espoir de voir le devoir de vigilance s’appliquer à un niveau européen n’a jamais été aussi proche puisque que ce dernier est bien à l’agenda des institutions européennes pour cette année 2021.

🔇 Certaines marques et usines ont gardé le silence

C’est certainement le comportement le plus à risque. Il est légitime de penser que :

- Ces entreprises ne disposent pas des informations leur permettant de répondre à ces accusations, mettant ainsi en évidence le manque de connaissance de leur chaîne d’approvisionnement.

- Ces marques ont bien connaissance de ces informations mais estiment qu’il reste préférable, en terme d’image de marque, de ne pas les communiquer. Leur réputation prend alors le pas sur le respect de la dignité humaine.

Retrouvez l’intégralité des réponses des marques sur notre document suivi en accès libre :

ACCÉDER AU DÉTAIL DES DÉCLARATIONS DES MARQUES

Et maintenant on fait quoi ?

1ère étape : On continue à soutenir les actions menées par des ONG comme et le collectif Éthique sur l’étiquette, ou des députés comme Raphël Glucksman. Et pour cela, on peut suivre des comptes insta comme @ouighoursnews ou @raphaelglucksmann.

Cela permet de suivre l’actualité Ouïghours. Par exemple, dernièrement, certaines marques qui s’étaient engagées à ne plus utiliser du coton ouïghour subissent des pressions du régime chinois : un appel national au boycott est lancé, des actrices chinoises rompent leurs contrats d’ambassadrices avec ces enseignes… Cela risque d’avoir des répercussions sur les engagements des marques.

2e étape :De notre côté, nous allons relancer les marques qui n’ont toujours pas donné de réponses et demander davantage d’informations à celles ayant pris des engagements suite au scandale. Les informations obtenues seront mises à jour sur les bandeaux “alerte Ouïghours” de l’application, et on vous tiendra aussi au courant des avancées sur nos réseaux sociaux : instagram, facebook et twitter.

3e étape : Vous pouvez vous aussi interpeller directement les marques restées silencieuses face au scandale. Pour cela, n’hésitez pas à vous reporter au tableau juste : ici. En temps que consommateurs et consommatrices, vous avez un pouvoir de persuasion face aux marques et pouvez contribuer à faire cesser l’exploitation des Ouïghours ! 💪

Et si vous êtes prêt.e à réaliser d’autres missions pour améliorer l’industrie textile, venez rejoindre notre communauté d’ambassadeurs et ambassadrices en cliquant juste : ici.

Enfin, lors de vos achats, n’hésitez pas à utiliserl’application Clear Fashion. Renseignez le nom de la marque qui vous intéresse, et un bandeau “alerte Ouïghours” s’affichera si elle participe à l’exploitation ouïghoure.

Merci pour la lecture de cet article, et n’hésitez pas à le partager autour de vous.